A paraître

188APR-AC-FIV-1DC

Paru le:  30-04-2022

Editeur:  Les éditions Au Pays Rêvé

Isbn:  978-2-919342-98-3

Ean:  9782919342983

Prix:  18 €

Caractéristiques: 
176 pages

Genre:  Littérature générale

Thème:  Romansdegenre

Thèmes associés: 

188APR-AC-FIV-4DC

Une femme in vitro

Le soleil ce jour-là s’étalait comme un ventre
Maternel qui saignait lentement sur le ciel
La lumière est ma mère ô lumière sanglante
Les nuages coulaient comme un flux menstruel

Agathe-Celeyrette-NB

Agathe Celeyrette est agrégée de lettres classiques. Elle partage son temps entre l’écriture et l’enseignement. Après plusieurs années dans des collèges difficiles, c’est aujourd’hui dans un lycée qu’elle transmet à ses élèves sa passion de la littérature.

« J’ai senti le sang couler en puissantes giclées le long de mes doigts. Le jaillissement rouge. Mes doigts plongeant encore et encore dans cette substance tiède s’écoulant de sa gorge béante. Jusqu’aux anneaux les ciseaux dans l’artère je les ai enfoncés. Du premier coup. Découvrant à trente-cinq ans que je suis enfin douée pour quelque chose. Tuer. »
Ce roman donne à entendre la voix d’une femme qui va commettre un meurtre. La voix d’une femme banale qui raconte l’histoire de son corps, sa chair, son sang, ses larmes, ses blessures, ses douleurs, ses jouissances, ses frénésies boulimiques et ses cicatrices invisibles. La voix d’une fille mal dans sa peau que la médecine a déclarée stérile et qui entreprend avec son mari ce chemin fait d’attente, de souffrances, d’espérances et de désillusions, d’autant plus cruelles que sans cesse renouvelées, qu’on appelle la Procréation Médicalement Assistée.
Ce roman commence par un crime et s’achève sur une naissance.
Et c’est pourtant le même événement…

J’ai senti le sang couler en puissantes giclées le long de mes doigts. Le jaillissement rouge. Mes doigts plongeant encore et encore dans cette substance tiède s’écoulant de sa gorge béante. Mes doigts dans sa gorge pour en extirper la vie. Pour l’extirper de ma vie. Sa lutte dérisoire et désespérée pour ne pas mourir. Ses derniers soubresauts. Ses mains vaines battant l’air agrippées au vide. Jet après jet sa vie qui s’en va. J’ai tant aimé ça. Sentir la flaque rouge à l’odeur métallique s’élargir sur le carrelage. Ecouter l’informe gargouillis de sa gorge ouverte. Bulles de sang éclatant à la surface de sa vie. Plonger mon regard dans l’écarquillement étonné de ses yeux vides. Vides de vie. Sa vie poisseuse qui tache mes doigts. Tuer. J’ai tant aimé faire ça. Dans ma bouche le goût de ma haine. Enfin ne plus faire semblant. Jusqu’aux anneaux les ciseaux dans l’artère je les ai enfoncés. Du premier coup. Découvrant à trente-cinq ans que je suis enfin douée pour quelque chose. Tuer.